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Channel: Commentaires sur : La Grève de Dieu (1/3)
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Par : jean-paul

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Bonjour Jean,
Ouf ! Je m’attendais à ce que tu intervinsses plus promptement mais tu l’as fait de fort bon matin, c’est bien. (Tu n’arrivais plus à dormir tant que tu n’avais pas volé au secours des mathématiques lâchement attaquées par un ignare ?)
Je me disais bien que (a+b)2, ça devait tout de même servir à quelque chose et que les tortures qu’on m’infligeait ne pouvaient pas n’être que pur sadisme. Maintenant, je saurai qu’on me torturait avec ça pour que j’inventasse l’ordinateur. C’était pour mon bien, en somme… Dommage qu’on n’ait pas pris le temps de me l’expliquer.
Les maths les plus élémentaires (je ne nie pas l’utilité des quatre opérations qui marquent le stade ultime de ma connaissance) devraient pouvoir me permettre de calculer combien d’heures j’ai perdues à suivre – « suivre », un mot très exagéré – des cours qui auraient pu aussi bien se dérouler en serbo-croate ou en araméen… mais, que j’aime ou que je n’aime pas, je ne compte pas.
Je constate qu’une simple calculette à cent balles est capable de faire quasi instantanément des opérations qu’une cervelle matheuse honnête mettrait un moment à effectuer, un stylo à la main. Or je ne crois pas à l’intelligence de quelques connexions assaisonnées d’un zeste de… je ne sais trop quoi, du silicone de perlimpimpin, sans doute. Et, ça a une, que dis-je ? deux, trois mémoires qui ingurgitent tout et le restituent fidèlement, à la demande. Je leur préfère les mémoires bêtement humaines et faillibles qui sélectionnent, embellissent, se trompent, font appel au merveilleux et à la fantaisie, peuvent être prises en flagrant délit de mauvaise foi…
Sans doute, une intelligence humaine a-t-elle été nécessaire pour concevoir la calculette (là, au moins, ce n’est pas comme pour la poule et l’oeuf : on sait que l’homo sapiens mathus n’est pas né de la calculette : c’est incontestablement lui qui est apparu sur terre en premier et qui a pondu la calculette, il est bon d’avoir des certitudes, parfois) mais je constate que lorsqu’on se met en tête de concevoir des engins auxquels on pourrait confier d’autres tâches que le calcul de (a+b)2, on obtient des résultats surréalistes : quand la machine à traduire de Google reproduit en allemand l’un des textes que j’ai mis sur ce blog, mes amis berlinois n’y pigent que dalle. Un jour, j’ai proposé une poignée de mots estampillés musicaux, nobles, poétiques à un logiciel poète, le résultat a été à mourir de rire. Baudelaire et Totor peuvent roupiller tranquilles. Même le correcteur d’orthographe de cet ordinateur ne me semble pas fichu d’aller voir plus loin que le bout du nez du mot voisin pour faire un accord alors qu’il excelle quand il s’agit de recalculer les espaces si je lui demande de justifier un texte… Oui, la pensée renâcle à rentrer dans des fils où elle va se trouver à l’étroit – et c’est tant mieux – alors que 6 fois 3, pas de problème… (et même 9 fois 7, et, pourtant, le table de 9, faut se la faire)… Tout ça me conduit à me dire que 6 fois 3 (et même 9 fois 7), ça doit pas être tout à fait de la pensée, et la non-pensée, ma foi…
Bon, je m’arrête. A+, Jean…


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